Lors de l’ouverture de la Foire du Logement, jeudi à la Luxexpo, le ministre du Logement, Claude Meisch, a annoncé une nouvelle mesure qui permettra à l’État d’acheter des terrains destinés à la construction de logements abordables à des prix correspondant davantage à la réalité régionale du marché foncier.
Une approche locale
L’État luxembourgeois et ses organismes (Fonds du logement, SNHBM, etc.) disposent d’un budget limité, sous forme d’aides étatiques, pour l’achat de terrains à bâtir destinés à la construction de logements abordables.
Jusqu’à présent, ce montant maximal éligible (MME) était identique sur tout le territoire. Un non-sens, puisque le prix de l’are à Wiltz est bien inférieur à celui de l’are à Bertrange. Cette uniformité poussait souvent les opérateurs publics à concentrer leurs projets dans les communes les moins chères du pays, délaissant les zones proches de la capitale.
Pour y remédier, le gouvernement a décidé d’adapter le MME aux disparités régionales. Les aides seront désormais calculées en fonction de la localisation des terrains. Concrètement, les communes sont classées en six catégories selon le prix réel de leur foncier, et le MME sera ajusté en conséquence.
« Nous poursuivons tous le même objectif : créer davantage de logements abordables » a déclaré Claude Meisch, précisant « que les nouveaux montants seront directement appliqués dans le cadre du programme d’achat VEFA de l’État ».
Une volonté d’engagement
Rappelons que l’État a déjà acheté 485 logements sur plan pour un total de 306 millions d’euros et qu’il prévoit d’investir encore 2 milliards d’euros au cours des quatre prochaines années dans la construction ou l’acquisition de logements abordables.
D’ici 2030, 453 millions d’euros d’aides seront allouées au Fonds du Logement pour des projets à Biwer, Dudelange, Esch-sur-Alzette, Echternach, Mamer, et 317 millions d’euros pour soutenir ceux de la SNHBM à Contern, Luxembourg-ville, Mersch, Pétange et Kehlen, entre autres.
C’est en tout cas ce qu’a annoncé mercredi dernier, le ministre des Finances, Gilles Roth, lors de la présentation du Budget 2026, faisant du logement une «priorité nationale», car il n’y a «pas de vivre-ensemble sans un toit pour chacun», a-t-il déclaré.
Aides aux ménages : miser sur l’existant
Selon le ministre, les aides fiscales supprimées le 30 juin dernier ont permis de redynamiser le secteur de la VEFA au cours des neufs premiers mois de l’années, avec une hausse de 91 % des actes de ventes par rapport à 2024 et de 73 % par rapport à 2023.
Pourtant, aucune nouvelle mesure n’a été introduite pour soutenir les ménages dans l’accession à la propriété. L’Etat préfère renforcer certaines aides au logement déjà existantes :
- la subvention de loyer passera à 60 millions d’euros d’ici 2029 (au lieu de 25 millions auparavant)
- la subvention d’intérêts sur les crédits immobiliers atteindra 45 millions (au lieu de 30 millions).
Conscient de la fragilité persistante du secteur du neuf, Gilles Roth a assuré que le gouvernement continuerait « à être réactif », sans préciser comment exactement.

Logement abordable : le gouvernement fait dans le réalisme foncier